À l'hiver 2014, je suivais mon premier cours sur les enfants en difficulté d'adaptation (ASS2051) avec Mme De Grandmont. J'étais, à l'époque, inscrite à ce cours en tant qu'étudiante libre. Grâce à ce cours, j'ai pris conscience de l'ampleur de ce qu'est un enfant en difficulté d'adaptation.
Dans ce cours, la professeure demandait de rédiger une réflexion sur le rôle d'enseignant que nous désirions tenir plus tard dans notre classe pour prévenir les difficultés d'adaptation et d'apprentissage. Malgré mon manque d'expérience à l'époque, j'ai tout de même réalisé ce travail et j'en suis encore aujourd'hui fière de mes dires.
"Dans la plupart des classes au Québec, la présence des élèves ayant des besoins particuliers n’a plus rien d’exceptionnel. De ce fait, on ne peut enseigner efficacement sans tenir compte des besoins particuliers de ces derniers. Les enseignants doivent donc s’efforcer de proposer à tous des activités d’apprentissage qui sont stimulantes, qui favorisent l’épanouissement de chacun, et qu’elles favorisent l’estime de soi.
Pour ma part, je n’ai aucune expérience en tant qu’enseignante. Je suis à ma première session universitaire en tant qu’étudiante libre. Par contre, je fais ce cheminement pour éventuellement arriver à faire mon baccalauréat en éducation préscolaire et primaire. Depuis toujours, j’ai le désir d’enseigner, mais surtout de faire une différence auprès des jeunes. Malgré mon manque d’expérience en classe, j’ai tout de même une idée du rôle d’enseignante que je veux tenir pour prévenir les difficultés d’adaptation et d’apprentissage au sein de ma classe.
Lorsque je serai enseignante, je veux me rapprocher le plus possible de la théorie de l’humanisme. Dans ce courant, on reconnait l’unicité de l’élève, le développement de l’autonomie et les valeurs de la coopération et de l’entraide. Ceci favorise l’apprentissage non seulement pour les élèves n’ayant aucune difficulté d’apprentissage ou d’adaptation, mais elle est aussi très efficace pour les élèves ayant ces difficultés. L’enseignant humaniste prend en considération les besoins et les centres d’intérêts de chaque élève. Le but est de répondre au potentiel unique de chacun. En fait, ce courant est centré sur l’élève. L’enseignant qui offre une éducation humaniste fait en quelque sorte de la prévention. En étant attentionné à chaque élève de sa classe, ce dernier est plus en mesure de prévenir certaines difficultés et peut s’adapter en conséquence. Prévenir c’est être aux aguets des signes précurseurs de certaines difficultés d’apprentissage et d’adaptation. Plus tôt on détecte les problèmes, plus vite on peut établir des mesures pour aider l’enfant.
Les enfants, tous différents, arrivent à l’école avec comme rêve de vivre une multitude d’expériences nouvelles plus palpitantes les unes que les autres. Malheureusement, certains d’entre eux arrivent avec un bilan de santé, à la fois sur le plan physique, affectif et social qui dissimule certaines difficultés. Il est prouvé que les enseignants jouent un rôle important sur le plan de l’adaptation scolaire et sociale des élèves. En effet, l’enseignant a comme rôle de guider l’enfant sans le diriger, de proposer sans imposer. L’enseignant ne peut apprendre pour les élèves, il doit découvrir leurs forces, leurs aptitudes pour qu’ils puissent eux-mêmes les utiliser afin d’acquérir des connaissances et développer des compétences. On peut donc construire du matériel selon leurs forces. Chaque élève a son propre rythme. Chaque élève apprend de façon différente : visuel, kinesthésique ou auditif. L’enseignant doit, pour répondre aux besoins de l’enfant, varier ses approches pédagogiques. Utiliser plus d’un sens peut être un bon moyen. Par exemple, l’enseignant qui remarque qu’un de ses élèves a de la difficulté à comprendre les consignes données oralement pourrait lui présenter ces consignes à l’oral, par écrit et/ou avec des pictogrammes (surtout pour les plus jeunes). Ou encore, l’enfant qui a des difficultés au niveau de l’écrit, pourrait recevoir une dictée trouée tout comme les autres élèves mis à part que ce dernier aurait des petits traits (_) selon le nombre de lettres du mot. Pour les élèves ayant des troubles d’attention, il y a le programme Attentix, qui propose plusieurs pictogrammes intéressants. Que ce soit pour ramener sa concentration, pour lui indiquer le temps restant d’un exercice ou simplement pour lui rappeler les consignes. Les élèves en difficulté d’apprentissage ou en difficulté d’adaptation auront une place privilégiée dans la classe, c’est-à-dire près de l’enseignant pour que celui-ci ait un suivi de près. En fait, que l’enfant démontre des difficultés ou non, l’enseignant doit s’ajuster à chaque élève.
Bien que la manière d’enseigner soit importante, il y a les attitudes de l’enseignant qui peuvent changer la donne. Une bonne relation enseignant-élève peut favoriser un meilleur apprentissage. Voici quelques exemples.
Influence positive |
Influence négative |
Traitement équitable et interaction respectueuse |
Favoritisme |
Être humain, encourager et être engagé |
Désengagement |
Démonstration d’une reconnaissance de l’individualité de l’élève |
Impatience |
Soutien émotionnel |
Sévérité |
On peut donc comprendre qu’il faut aimer ces enfants, mais sans en avoir pitié.
C’est avec plusieurs livres qui traitent d’éducation et d’apprentissage que je peux justifier le bien-fondé de ma réflexion. Par exemple, dans le livre: Au pays des gitans, l’auteur Martine Leclerc reconnaît les enseignants efficaces face au comportement des élèves dans les techniques qu’ils utilisent pour prévenir les problèmes plutôt que de leur façon de réagir en cas d’indiscipline. Dans son livre, qui est en fait un recueil d’outils pour intégrer l’élève en difficulté dans la classe normale, elle décrit certains principes à respecter en tant qu’enseignant. Elle prône l’engagement de l’élève actif, elle favorise la motivation de l’élève, elle privilégie les approches positives et elle insiste qu’il faut établir une relation authentique et respectueuse avec l’élève.
Un autre livre que j’ai bien aimé consulter est Quand revient septembre...qui parle plutôt de la gestion de classe. Tout comme ma propre réflexion, Mme Jacqueline Caron encourage l’approche pédagogique centrée sur l’élève. Dans son livre, elle dit que trop souvent l’enseignant prend trop de place en classe, ce qui risque de mettre l’élève dans l’ombre. Ce qui est primordial d’éviter, particulièrement avec un enfant en difficulté. L’auteur confirme que l’enseignant doit guider l’élève à travers sa réussite et que ce dernier doit construire ses apprentissages à partir de ses propres expériences. Elle invite les enseignants à faire participer les élèves à leurs apprentissages pour les rendre de plus en plus responsables et à respecter le droit à l’erreur de l’élève, car l’expérience se construit, selon elle, à partir de l’essai et de l’erreur.
Dans le livre Et si un geste simple donnait des résultats... les auteurs nous font comprendre l’importance qu’ont tous les membres de l’équipe-école, c’est-à-dire les enseignants, les spécialistes et aussi les parents. Tous partagent la responsabilité d’intervenir auprès des élèves en difficultés. La pierre angulaire de toutes les interventions est la création de liens significatifs entre les personnes-ressources et l’élève. Pour y parvenir, il y a plusieurs approches possibles. Dans le livre, on voit l’approche disciplinaire versus l’approche punitive. Tout comme moi, ils préconisent l’approche disciplinaire puisqu’elle développe l’autocontrôle et elle contribue à augmenter l’estime de soi de l’élève contrairement à l’approche punitive qui diminue l’estime de soi de l’élève. Ils élaborent quelques techniques d’intervention. En voici quelques-unes qui sont dans le même axe que je désire prendre :
Technique |
Définition |
Indiqué/contre-indiqué |
La proximité et le contrôle par le toucher |
Les états d’excitation ou d’anxiété peuvent être apaisés par la seule proximité de l’adulte. La proximité physique aide l’élève à garder son contrôle |
Lorsque l’élève est excité ou manifeste des comportements agressifs/ lorsque la relation est trop chargée d’agressivité ou d’excitabilité |
L’aide opportune |
Certains élèves réagissent mal lorsqu’ils se heurtent à une difficulté. L’enseignant peut apporter l’aide dont l’élève a besoin avant que celui-ci ne se décourage |
Lorsque l’élève vit des échecs répétitifs/ lorsque l’élève considère l’aide du professeur comme la preuve de son incapacité |
La décontamination par l’humour |
Cette technique permet à l’élève de ménager son amour-propre en lui permettant de sauver la face |
Lorsque l’élève est à la recherche d’attention/ lorsque l’élève est susceptible |
La restructuration |
Il s’agit d’interrompre une activité qui ne convient plus au groupe et de la remplacer par une autre qui répond mieux aux besoins des élèves |
Lorsque l’enseignant ressent la fébrilité de son groupe/ l’adulte devient évasif ou cherche des moyens de diversion pour éviter des problèmes qu’il devrait aborder |
De plus, il y a le psychologue humaniste américain Carl Rogers qui est un des fondateurs de l’approche centrée sur la personne. En fait, il mettait l’accent sur la qualité de la relation entre le thérapeute et le patient. Cette méthode se transfère très bien au niveau de l’éducation, c’est-à-dire la relation entre l’enseignant et l’élève. Cette approche repose sur plusieurs conditions : l’authenticité de l’enseignant, sa capacité de relation positive et son empathie.
En conclusion, lorsque je serai enseignante, mon but sera de donner aux enfants le goût d’apprendre. J’essayerai le plus possible d’offrir des interventions appropriées afin de les aider à faire des découvertes, à résoudre des conflits, à acquérir des connaissances, à développer des compétences et de leur permettre aussi de développer leur autonomie et leur créativité."
Il serait intéressant de refaire ce même exercice à la fin de mon BAC voir l'évolution de ma pensée avec l'expérience gagnée et les théories assimilées.
*Source: Travail individuel de type réflexion réalisé par Roxanne Doucet dans le cadre du cours ASS2051-30 à l'hiver 2014
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