Jumelage interculturel


Les premiers jumelages interculturels ont été réalisés en 2002 entre des étudiants de l'École des langues et des étudiants de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) en éducation. C'est en 2005, seulement trois ans après le premier jumelage, que le département d'Éducation et formation spécialisées a reçu le prix de Reconnaissance de l'excellence. Depuis, plusieurs jumelages entre les nouveaux arrivants et des étudiants en éducation, en didactique, en psychologie, en travail social et en carriérologie ont eu lieu. 

 

Dans le cadre du cours ASC2047 Éducation et pluriethnicité au Québec, j'ai eu la chance de participer à un jumelage interculturel. Je devais rencontrer un immigrant qui est arrivé aux Québec depuis moins de trois ans. Par la suite, nous devions nous rencontrer trois fois pour  discuter et échanger sur le Québec, sur la langue québécoise, sur la culture d'ici ainsi que sur son pays d'origine, sa langue, sa culture, etc. Ces rencontres visent l'acquisition de compétences en communication interculturelle dans des situations authentiques. De plus, ce jumelage permet de développer la sensibilité à la diversité ethnoculturelle, de mettre en oeuvre des stratégies de communication interculturelle, mais également de chasser les préjugés.

 

Ce jumelage m'a fait grandir en tant que personne. Si je soulève uniquement deux points marquants de cette expérience, je dirais, dans un premier temps, que ma jumelle m'a permis de faire tomber des préjugés que je pouvais avoir envers certains groupes ethnoculturels. "Le préjugé est un jugement a priori, un parti pris, une opinion préconçue visant l'ensemble des individus membres d'un exogroupe. S'appuyant sur une généralisation erronée et rigide qui ne reconnait pas les différences individuelles existantes à l'intérieur d'un groupe (Brown, 2010), il constitue une attitude négative ou prédisposition à adopter un comportement négatif envers tous les membres d'un exogroupe dévalorisé." En effet, avant le jumelage, j'étais facilement influençable par ce que j'entendais aux nouvelles et par ce que je lisais dans les journaux. J'ai appris à connaître ma jumelle en tant qu'une personne individuelle à part entière. Je suis heureuse de la compter, dorénavant, parmi mes amies. Dans un deuxième temps, ce jumelage m'a permis de me conscientiser davantage sur le fait qu'au Québec, nous sonnes bien. En écoutant le récit d'une autre personne, j'ai réalisé que j'avais pris pour acquis la chance que j'ai d'être née au Québec.

 

De façon plus générale, le cours ASC2047 m'a été très utile pour ma formation en tant que future enseignante. Premièrement, les notions vues durant ce cours m'ont grandement éclairée sur divers sujet de l'actualité. Pour une des rares fois, on m'expliquait la réalité pluriethnique de notre province avec des sources fiables. Cela a remis les pendules à l'heure. Deuxièmement, j'ai adoré les conférences données soient celle de Nicole Carignan sur la formation à l'interculturel; celle de Richard Bourhis sur le linguicisme et les migrations interprovinciales; et celle du policier James Paixo sur les gangs de rue. Ces conférenciers, qu'ils effectuent des recherches en se basant sur des statistiques ou qu'ils travaillent directement sur le terrain avec la population, ont grandement enrichi le cours par leurs dires signifiants. J'ai apprécié suivre ce cours durant ma formation professionnelle. La pluriethnicité dans les écoles du Québec, plus particulièrement dans les écoles des régions près de Montréal, est notre nouvelle réalité. 

 

Selon Statistique Canada (2011), les immigrants constituent 22,6% de la population totale de Montréal. Le travail effectué dans le cours ASC2047 était très pertinent à réaliser dans le cadre de ma formation au programme éducation préscolaire et enseignement primaire puisqu'il permet aux futurs enseignants, majoritairement francophones, de mieux comprendre les défis et les obstacles qui doivent affronter les nouveaux immigrants. Balde (2017) affirme que dans certains milieux montréalais, 65% des élèves d'une classe sont d'une nationalité différente. Il est donc de propos de responsabiliser et de sensibiliser les futurs enseignants à ce défi qui est la diversité ethnique, culturelle et même linguistique. Les enseignants qui sont sensibilisés à ceci seront en mesure de responsabiliser, à leur tour, les jeunes de leur classe.

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