Analyse réflexive sur l'enseignement des sons "b" et "d"


 DÉCRIRE l’expérience vécue

Cette semaine, j’ai enseigné aux élèves les sons « b » et « d ». Pour commencer, ils devaient lire quelques syllabes contenant ces sons en grand groupe. Par la suite, les élèves avaient quelques exercices de type « papier-crayon » à faire pour bien intégrer ce nouvel apprentissage. C’est lorsqu’ils devaient dessiner quatre images contenant le son « d » que plusieurs ont éprouvé de la difficulté. En effet, certains élèves venaient me voir pour valider leurs réponses, mais elles étaient erronées puisque le son entendu n’était pas « d », mais « t ». Je leur faisais réaliser leur erreur en exagérant les phonèmes concernés : « Dans « toutou », est-ce que tu entends le son [d] : « DouDou » ou le son [t] : « TouTou »? » Les élèves retournaient à leur place pour modifier leur réponse.

Une impression de confusion se dégageait de cette expérience. À ce moment, je me suis questionnée à savoir si j’avais donné des explications suffisamment claires. Aujourd’hui, je me demande si j’aurais pu éviter cette confusion chez certains élèves en leur faisant prendre conscience, dès le début, de la façon dont leur bouche (langue et lèvres) est positionnée dépendamment du son qu’ils font.

 

EXAMINER les faits

Habituellement, l’enseignante enseigne qu’un seul son à la fois. Les sons plus faciles (les sons longs) ont été enseignés en début d’année. Les élèves sont maintenant rendus à apprendre les sons courts qui sont plus difficiles. Je crois qu’il aurait été préférable d’enseigner un son à la fois puisqu’ils sont plus difficiles.

 

GÉNÉRALISER : référence à une théorie

Au chapitre 7 La conscience phonologique du manuel LA LECTURE Apprentissage et difficultés, l’auteure, Jocelyne Giasson explique que la conscience phonologique est l’un des facteurs prédisant le mieux la réussite en lecture en 1ère année, particulièrement la réussite en identification de mots (Sprenger-Charolles et Cloé, 2003; Plaza et Cohen, 2006; Pufpaff, 2009). Elle décrit les phonèmes comme étant des unités abstraites ne comportant pas toutes le même niveau de difficulté pour les enfants. Les voyelles sont beaucoup plus faciles. Pour ce qui est des consonnes, les fricatives (celles qui laissent passer l’air) sont plus faciles que les occlusives (celles qui empêchent le passage de l’air). Pour les enfants, les consonnes fricatives, dont leur son devient presque perceptible lorsqu’on le prolonge, sont plus faciles. Giasson nous convainc en nous demandant de prononcer les deux séries de consonnes suivantes et essayer de prolonger le son de chacune des consonnes :

1-     l-r-j-s-f

2-     p-b-t-d-k

Il est impossible de prolonger le son de la deuxième série de consonnes.

 

RÉINVESTIR dans la pratique

Des études ont démontré que l’enseignement en classe est suffisant pour que la plupart des élèves développent adéquatement leur conscience phonologique (Ukrainetz, Ross et Harm, 2009). Par contre, pour certains enfants, ce ne sera pas suffisant. L’enseignant devra faire des interventions supplémentaires (en petits groupes). C’est donc ce que je compte faire pour mes élèves qui éprouvent plus de difficulté. Je les inviterai en récupération (25 minutes) sur l’heure du dîner pour qu’ils profitent de cette aide supplémentaire. 

 

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